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Réussir son divorce : sortir de l’injonction sociale pour choisir sa propre voie

Dans nos sociétés contemporaines, le divorce est à la fois banalisé et stigmatisé. Banalisé, parce qu’il est devenu statistiquement courant ; stigmatisé, parce qu’il reste chargé d’injonctions contradictoires : réussir sa séparation là où l’on n’aurait pas réussi son mariage, comme on réussirait une carrière. Ne pas faire souffrir les enfants, rester dignes, amicaux, “épanouis”, voire “meilleurs amis”… Bref, divorcer sans bruit, sans faille, sans heurts. Or, cette injonction à la réussite sociale du divorce n’est-elle pas une forme de pression à la performance ? Et si “réussir son divorce” signifiait autre chose ? Et s’il s’agissait plutôt d’un processus d’émancipation intérieure, dans lequel on se libère non seulement de l’autre, mais aussi du regard social ?

L’illusion du divorce parfait

Le divorce “réussi” est souvent présenté comme un divorce propre, rapide, consensuel. Un divorce dans lequel chacun repart “avec ce qu’il lui faut”, les enfants bien ajustés, les parents “en bonne intelligence”. Cette vision est séduisante. Elle reflète notre idéal contemporain de maîtrise émotionnelle, de responsabilité individuelle et de pacification des liens. 

Dans la réalité, le divorce est souvent un moment de désordre, d’incertitude, de douleur. Il peut réveiller des blessures profondes, remettre en cause toute une identité. Et vouloir à tout prix coller à une image idéalisée du divorce cordial peut conduire à nier sa propre souffrance, à réprimer ses colères, à faire semblant. En somme, à passer à côté de soi-même.

On attend socialement des divorcés, et des parents séparés en général, est paradoxal d’être matures et raisonnables, mais aussi de se reconstruire vite. De ne pas faire subir le conflit aux enfants, mais aussi de ne jamais paraître faibles. Le regard social dicte des manières de se séparer, des mots à utiliser, des émotions à contenir. Elle empêche parfois les individus de prendre le temps nécessaire pour traverser leur séparation à leur rythme.

Sortir de l’injonction : choisir sa vérité

Et si, réussir son divorce, était au contraire, se réapproprier le droit à l’imperfection ? Accepter que la séparation fasse mal, qu’elle provoque des désaccords, qu’elle fasse émerger des parts de soi longtemps enfouies. Et s’il était possible de sortir du script social pour écrire sa propre histoire, même chaotique, même lente, même bancale.

Cela demande du courage. Celui de dire non à ce que l’on attend de nous. Celui d’habiter ses contradictions, ses zones d’ombre. Celui de ne pas toujours être exemplaire. Mais c’est aussi le début d’une reconstruction sincère — non pas en fonction des regards extérieurs, mais depuis l’intérieur de soi.

Une médiation libératrice

Dans ce chemin, la médiation familiale peut jouer un rôle fondamental. Non pas pour “obliger à s’entendre”, mais pour permettre à chacun de déposer sa parole. Pour reconnaître la légitimité de tous les ressentis, sans chercher à les lisser. Pour sortir de la logique de performance et entrer dans une logique de compréhension. Car il n’est pas nécessaire d’être d’accord pour se respecter. Il n’est pas nécessaire de s’aimer encore pour être loyaux l’un envers l’autre.

Une médiation réussie n’est pas celle qui aboutit à un consensus parfait mais celle qui permet aux individus d’habiter leur propre vérité relationnelle.

Conclusion : réussir autrement

Réussir son divorce, ce n’est pas forcément divorcer “comme il faut”. C’est peut-être divorcer à sa manière. Avec ses pleurs, ses conflits, ses hésitations, mais aussi avec sa lucidité, sa liberté retrouvée, et parfois, une forme de paix inattendue.

Sortir de l’injonction sociale, se permettre d’échouer momentanément, pour mieux se relever. Donner du sens à l’épreuve, non pas parce qu’elle serait belle, mais parce qu’elle peut devenir féconde. Dans ce sens, réussir son divorce, c’est peut-être simplement se choisir enfin…

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